d’Antoine Emaz
Écrire « le ciel est bleu » n’est possible qu’à force d’avoir vu le ciel bleu sans l’écrire. Ou bien on a essayé, raté. Et puis un matin, les mots cherchent le ciel, alors qu’il n’a rien de plus bleu que les autres. Le présent est épais, et s’il ne l’est pas assez pour libérer un poème, il vaut mieux le laisser passer, jusqu’à ce qu’il épaississe encore. Attendre : aucun poème n’est nécessaire, sauf celui qui s’écrit de lui-même, dans l’élan d’un moment, maintenant, souvent préparé par une longue patience. En cela, un poète travaille sans cesse, même quand il semble ne rien faire sinon vivre, regarder, sentir. Mais ça, c’est un peu compliqué à expliquer aux autres, que l’on travaille en ne faisant rien.
Ensemble de proses où l’auteur tente de « dire écrire ». Il nous emmène alors sur les chemins de la sensibilité, de l’élan de vivre, de l’étonnement quotidien, de l’attente nécessaire.
« On n’écrit pas pour faire beau,
on écrit pour respirer mieux. »
Ce que l’on retient de ce beau texte, c’est la manière dont Antoine Emaz lie la vie, l’émotion à l’écriture, au travail du poète : « force-forme », « vie-langue », « vivre-écrire ». Comme une bulle nécessaire, vitale à l’homme-observateur qui saisit le monde et tente de le transcrire au plus vrai, au plus proche de son intensité.
Format 16 x 12 cm, 34 pages
ISBN : 978-2-35439-094-5
(Épuisé)